Très souvent, c’est au moment de la retraite que les particuliers réalisent à quel point leur situation financière est déplorable.
Ou alors, ils ont un peu plus de « chance ». Au détour d’une longue maladie ou d’un incident de parcours, ils sont confrontés à la réalité de leur capital.
Surtout, ne vous laissez pas induire par le flux de liquidités qui s’écoule entre vos doigts…
Il est parfaitement possible d’avoir un portefeuille bien garni tout en étant dans le rouge. C’est d’ailleurs sur cet aspect que se basent de nombreux désastres financiers.
En apparence, tous les voyants sont au vert et vous ne manquez de rien.
Et puis, vos créanciers viennent sonner à votre porte… Même les personnes talentueuses peuvent avoir de la peine à gérer leurs finances.
L’argent a ceci de particulier qu’il est être particulièrement pernicieux quand il est mal géré. Très mauvais maître, il prend plaisir à asservir ceux qui refusent de le dompter. Est-ce votre cas ?
Pour éviter de vous retrouver dans la mouise, identifiez immédiatement les erreurs financières que vous réalisez au quotidien. Mieux encore : prenez les dispositions nécessaires pour les corriger.
1- Ne pas avoir de budget
Sans budget, vous naviguez à vue. C’est un peu comme si vous étiez le capitaine d’un navire et essayez de rejoindre l’Amérique sans carte, ni boussole. Nul besoin d’avoir un doctorat en cartographie pour se rendre compte que cette expédition est vouée à l’échec.
Pourtant, beaucoup de personnes n’ont pas de budget déterminé. Se laissant border par les vagues, elles réagissent en fonction des stimuli extérieurs. Est-ce qu’elles savent avoir des charges fixes ? Bien évidemment qu’elles ont conscience de devoir payer un loyer, manger, etc. Le hic, c’est qu’elles ne prévoient pas ces dépenses à l’avance.
En faisant l’impasse sur un budget écrit, vous n’aurez aucune forme de clarté quant à l’état de vos caisses. Vous présumerez plus que vous ne saurez. Et très souvent, vous minimiserez les dépenses réelles, tombant peu à peu dans la spirale de l’endettement.
Comment dresser un budget ?
Heureusement, il n’est pas nécessaire d’être un as de la comptabilité pour pouvoir établir un budget digne de ce nom. Munissez-vous d’une feuille de papier. Au recto, inscrivez chacune de vos sources de revenus. Au verso, tracez trois colonnes. L’une dédiée aux dépenses obligatoires (loyer, nourriture, etc.), l’autre aux achats de plaisir et la dernière à l’épargne.
L’objectif est de réduire vos dépenses de telle sorte que chaque mois, vous puissiez mettre de l’argent de côté.
Dans le milieu de l’éducation financière, un concept a gagné les faveurs des érudits et des profanes. Il s’agit de la règle des 50 – 30 – 20. Cette dernière stipule que vos revenus doivent être divisés de la sorte :
– 50 % pour les dépenses obligatoires telles que l’électricité, l’eau ou le loyer ;
– 30 % à réserver pour votre plaisir personnel. Entendez par là les sorties au restaurant, les abonnements au club de gym ou les vacances en famille ;
– 20 % qui sera automatiquement viré dans un compte d’épargne.
Il importe de préciser que la règle des 50 – 30 – 20 n’est pas immuable. En fonction de votre budget, il sera plus ou moins facile de l’appliquer. En revanche, elle peut aisément faire office de guide en vous obligeant à revoir votre flux financier.
2- Investir l’intégralité de son épargne
Très souvent, les conseillers financiers insistent sur le fait de mettre de l’argent de côté. « Au moment où une opportunité se présentera à vous, cela vous permettra de la saisir », qu’ils disent. Même si ce n’est pas tout à fait faux, il est nécessaire de nuancer ces propos.
En effet, rien n’est plus dangereux que d’investir l’intégralité de son épargne.
Et si votre investissement n’est pas rentable, que ferez-vous ? N’oubliez pas que le but premier des économies est de vous constituer un bas de laine. L’existence est loin d’être un long fleuve tranquille. C’est au moment où vous vous y attendez le moins que surviennent les coups durs.
Imaginez un instant… Après 10 ans à épargner 500 € chaque mois, vous voilà en possession de 60 000 €. Eh oui… Mises les unes à côté des autres, les petites sommes donnent des montants exorbitants. Alors que vous contemplez votre compte en banque, l’un de vos proches vient vous parler d’un investissement qui semble juteux. D’après lui, il est possible de multiplier son capital par trois en seulement deux semaines.
Sceptique, vous injectez uniquement 1 000 € dans un premier temps. Après 15 jours, vous percevez 3 000 €. Piqué au vif, vous montez d’un cran. Désormais, c’est la rondelette somme de 5 000 € que vous investirez. Deux semaines plus tard, le même scénario se reproduit : vous empochez 15 000 €.
Sous l’effet de l’adrénaline, vous investissez l’intégralité de votre épargne, à savoir 60 000 €. Et là, c’est la catastrophe ! Il s’avère que ce business rentable n’était rien de plus qu’une pyramide de Ponzi, laquelle vient de s’effondrer. Les promoteurs ont disparu et comme l’activité était menée hors du système financier classique, il n’y avait pas de filet de sécurité. En un battement de cils, vous avez tout perdu. Littéralement.
Pour éviter de se retrouver dans pareille situation, les experts en gestion de patrimoine recommandent toujours de garder quatre à six mois de salaire avec soi. Ainsi, si vous gagnez 3 000 € par mois, assurez d’avoir toujours 12 000 à 18 000 € sous la main. En cas de coups durs, ce matelas devrait vous permettre de rebondir rapidement.
3- Affectionner les achats en solde
Passés maîtres pour manipuler les consommateurs, les grandes marques ne sont jamais à court d’astuces pour vous pousser à l’achat. À grands renforts de – 15 % ou de – 30 %, elles vous incitent à acheter des choses dont vous n’aviez pas forcément besoin. Résultat des courses : vous emplissez votre demeure de gadgets parfaitement inutiles. Même s’ils n’ont coûté que quelques euros, cela reste de l’argent jeté par les fenêtres.
Attention… Les soldes peuvent se révéler être de véritables creusets à opportunité. Néanmoins, pour cela, il est nécessaire de s’y préparer à l’avance. Au lieu de vous ruer dans le magasin dès l’annonce des promotions, prenez le temps de dresser un plan d’action.
De quoi avez-vous réellement besoin ? Quels sont les éléments qui feraient plaisir et quel prix êtes-vous disposé à payer ? Si possible, repérez vos coups de cœur en ligne avant de vous rendre sur les lieux. Mieux encore… Laissez vos cartes de crédit à la maison et n’emportez que le montant nécessaire pour réaliser vos achats.
En agissant de la sorte, vous éviterez les achats impulsifs et les dépenses excessives.
4- Acheter uniquement du matériel neuf
Non, vous n’êtes pas obligé d’acheter uniquement du neuf. Très souvent, il existe des versions reconditionnées ou seconde main toutes aussi efficaces. Et non, aucune d’entre elles ne fait son âge.
Prenez le cas d’un iPhone 11. Neuf, ce smartphone est proposé à partir de 809 €. En optant pour les versions Pro ou Pro Max, vous devrez débourser 1 159 € ou 1 259 €. Avouez que c’est un budget conséquent.
La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible d’avoir exactement le même téléphone pour moitié prix. Pour cela, il suffit d’opter pour un modèle reconditionné. Vendu à un prix oscillant entre 450 et 499 €, cet iPhone 11 bénéficier en outre d’une garantie du revendeur.
Même si l’iPhone 11 a été pris pour illustrer ce concept, ce dernier s’applique à une panoplie d’autres éléments. On peut notamment citer l’achat de voitures, de sacs de marques et même d’appareils électroniques (télé, machine à laver, etc.). En optant pour le reconditionné, vous réaliserez des économies monstrueuses sans pour autant rogner sur votre qualité de vie.
5- Souscrire à des crédits de consommation
Il y a des emprunts qui permettent de développer son patrimoine. Les crédits à la consommation n’en font pas partie. C’est même l’inverse. Misant sur l’accessibilité de leurs services et des taux d’intérêt ridiculement bas, ils emprisonnent les particuliers dans le cercle vicieux de l’endettement.
Peut-être avez-vous l’impression que les traits sont grossis… Il n’en est rien. En 2020, 20 000 foyers français se sont déclarés en situation de surendettement. En d’autres termes, ils étaient devenus incapables de rembourser leurs créances.
Prendre un crédit pour acheter de la maroquinerie de luxe n’est pas une bonne idée. En dépit du discours des vendeurs, ce n’est pas un investissement. C’est juste un achat onéreux. Autant que possible, restez loin des crédits à la consommation. Ils sont très souvent la porte d’entrée vers un désastre financier.
6- Investir dans des business que vous ne comprenez pas
Dans l’excellent livre « Les hommes les plus riches de Babylone », l’auteur insiste à maintes reprises sur le fait d’investir dans des projets que l’on comprend. Dans le même état d’esprit, le milliardaire Warren Buffett n’a de cesse de le répéter : « il faut investir dans ce que l’on comprend ».
Si vous n’êtes pas capable de résumer le processus de création de valeur en deux ou trois phrases, passez votre chemin. Peu importe l’offre qui est mise en face de vous, elle repose sur un mécanisme simple.
De façon générale, quand un investisseur cherche à corser le principe de fonctionnement, c’est soit une arnaque, soit un moyen de majorer ses frais.
Pensez-y une seconde… Dans les faits, la bourse n’est rien de plus que de la spéculation. Elle s’appuie sur l’achat d’actions à vil prix, lesquelles sont ensuite revendues à un prix supérieur.
Idem pour la pyramide de Ponzi. Pour créer de soi-disant marges bénéficiaires élevées, l’escroc rembourse les premiers investisseurs avec les fonds injectés par les nouveaux arrivants.
Bien évidemment, ce n’est pas ce qu’il va dire à ses victimes. Pour faire passer la pilule, il enrobera son discours de jargon technique et de schéma complexe. Mais la vérité, c’est que son entreprise, aussi frauduleuse soit-elle, a un fonctionnement extrêmement basique.
Surtout, ne commettez pas l’erreur de placer vos fonds dans une entreprise que vous ne maîtrisez pas. Et pour être sûr d’en avoir la pleine compréhension, essayez de la résumer en trois phrases maximum. Incapable de le faire ? C’est qu’il faut mieux rester en dehors de ce secteur.
7- Mettre tous ses œufs dans le même panier
Pourquoi pensez-vous que la plupart des milliardaires sont touche-à-tout ? Si malheureusement, un secteur s’effondre, ils pourront encore compter sur d’autres rentrées d’argent.
Même sans avoir une fortune à plusieurs zéros, il est possible de diversifier son portefeuille d’actions. Pour cela, réalisez de petits investissements à fréquence régulière. Par exemple, vous pouvez acheter des titres dans des sociétés quand le moment se présente. Quelques mois plus tard, pourquoi ne pas souscrire à des emprunts obligataires ?
En plus de ses fonds bancaires, il est aussi possible d’aller plus loin. Pensez à l’immobilier qui reste une valeur sûre, aux minéraux précieux ou même aux crypto monnaies. Les opportunités sont présentes et ne nécessitent pas forcément de débourser des sommes colossales.
Attention cependant… Même s’il est recommandé de multiplier ses investissements, n’oubliez pas le conseil précédent. À essayer de gagner gros dans des secteurs opaques, vous risquez fort de perdre votre épargne.
Par ailleurs, n’ayez pas honte de demander de l’aide. Aussi bien les conseillers clients que les gestionnaires de patrimoine peuvent vous aider à placer vos fonds en toute sécurité.
Très souvent, les marges bénéficiaires sont plus réduites que dans les entreprises innovantes. Cependant, mieux vaut engranger quelques euros chaque année que de se ruiner en poursuivant des licornes arc-en-ciel.
Derrière ce dernier conseil, se cache un autre bien plus discret : oser investir.
Même si vous avez des revenus conséquents, n’ayez pas peur de faire fructifier votre argent. Personne n’est devenu riche uniquement grâce à son salaire. Ce dernier a vocation à couvrir vos dépenses journalières et à servir de tremplin vers l’indépendance financière.
Osez placer vos fonds. Osez laisser votre argent travailler pour vous. Même si cela peut être effrayant, c’est le moyen le plus sûr de briser le cercle de la pauvreté.
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